Le gouvernement défend le budget de la Sécu, les internes ma

Le gouvernement défend le budget de la Sécu, les internes manifestent




Le
gouvernement a longuement défendu mardi à l'Assemblée nationale le
projet de financement de la Sécurité sociale pour 2008 (PLFSS), un
texte "fondateur" pour Roselyne Bachelot mais fortement contesté par
les internes et étudiants en médecine.
Les
internes, en grève depuis près d'un mois contre la régulation de la
liberté d'installation des médecins libéraux prévue dans le PLFSS, ont
appelé à manifester mercredi à Paris.
La
ministre de la Santé leur a consacré un passage de son discours de
présentation, assurant être ouverte à la discussion mais sans concéder
pour l'instant un pouce de terrain.
"Le
gouvernement n'est pas sur ce sujet fermé à la discussion. Nous
acceptons même l'idée de laisser une marge pour amender notre texte",
a-t-elle dit, sans apporter de précision supplémentaire.
"Il
nous paraît raisonnable de proposer un ensemble de mesures appelant à
de nouvelles négociations conventionnelles. Ces mesures ouvrent de
nouvelles perspectives: nouveaux modes de rémunération, exercice
assoupli, nouvelle organisation", a-t-elle insisté.
Elle
a longuement évoqué le déséquilibre de la répartition géographique des
médecins, laissant planer la menace "d'une crise sanitaire si nous ne
faisons rien".
Les internes demandent le
retrait de plusieurs articles du PLFSS qui prévoient que les syndicats
de médecins devront négocier avec l'assurance maladie l'adaptation,
selon les besoins en santé des régions, des règles de conventionnement.
Mme
Bachelot a également évoqué l'autre mesure très contestée du PLFSS, les
franchises médicales provoquant dans l'hémicycle des remous sur les
bancs socialistes. L'opposition entend monter au créneau sur le sujet.
"Je
sais ce que peuvent représenter 4 euros par mois pour certains de nos
concitoyens" a-t-elle admis. Mais pour elle, l'"enjeu" est de permettre
"de nous préparer collectivement à affronter l'avenir".
Elle
a cependant reconnu que leur contribution est "modeste au regard des
besoins de financement", rapportant "850 millions d'euros".
"La
valeur fondatrice de la Sécurité sociale, c'est la solidarité. Et,
cette solidarité n'est viable que si elle s'accompagne de
responsabilité" a plaidé pour sa part le ministre des Comptes publics,
Eric Woerth.
"Relever le défi de la
solidarité, voilà le mandat qui nous a été confié par les Français,
nous sommes au rendez-vous de ces engagements avec le PLFSS", a clamé
le ministre du Travail, Xavier Bertrand, en développant les mesures
concernant les préretraites et la famille.
L'opposition
très hostile à ce texte devait défendre mardi soir plusieurs motions de
procédures, qui devaient sans surprise être repoussées par la majorité
UMP.
Des associations, professionnels de santé
et syndicats ont redit mardi leur opposition aux franchises et un
collectif anti-franchises a rassemblé 100 à 200 personnes à l'appel de
partis de gauche (PCF, PS, LCR...), syndicats (Amuf, FSU, Sud) et
associations (Act Up, Familles laïques, etc) devant le Palais-Bourbon.
Le
PLFSS 2008 vise à contenir le déficit prévisionnel du régime général,
qui frise cette année les douze milliards d'euros, à près de neuf mds
d'euros en 2008.
Près de 600 amendements ont
été déjà déposés sur le texte dont l'examen est est prévu jusqu'à au
moins vendredi, avant un vote solennel le 30 octobre.