L'Argentine vote dimanche sans doute pour élire une présiden

L'Argentine vote dimanche sans doute pour élire une présidente




L'Argentine
vote dimanche pour une élection présidentielle dominée par la première
Dame argentine, la sénatrice Cristina Fernandez de Kirchner, favorite
des sondages pour succéder à son mari, à la faveur d'un contexte
économique redevenu favorable après la débâcle de 2001-2002.
Cristina
Fernandez, 54 ans, est donnée victorieuse de ce scrutin, avec une
avance comprise entre 19 et 26 points sur sa rivale, la députée
libérale chrétienne Elisa Carrio. Au moins huit instituts de sondage,
cités vendredi par la presse argentine, se sont montrés unanimes:
"Cristina", comme on la surnomme en Argentine, sera élue présidente dès
le premier tour dimanche, une première dans l'histoire du pays.
L'Argentine a déjà connue une présidente, Isabel Martinez, troisième
femme du général et ex-président Juan Peron. Mais elle avait été
investie à la tête de l'Etat en 1974, à la mort de son mari, alors
qu'elle occupait le poste de vice-présidente.
Depuis
vendredi, la campagne, qui n'a pas passionné les quelque 27 millions
d'électeurs argentins, est officiellement terminée et tout sondage est
désormais interdit de publication dans le pays.
La
sénatrice Cristina Fernandez, souvent comparée à Hillary Clinton avec
qui elle partage la même ambition présidentielle, a clôturé la sienne
jeudi soir à La Matanza, banlieue pauvre près de Buenos Aires, peuplée
de quelque 1,5 million d'habitants et réservoir de voix considéré comme
indispensable à tout candidat voulant remporter une élection.

"Au bout de quatre ans et demi, beaucoup de rêves ont déjà été
réalisés", a affirmé l'épouse du président Nestor Kirchner, élu en
2003, au sortir de la pire débâcle économique qu'ait connue
l'Argentine. Citant les "trois millions d'Argentins qui ont retrouvé du
travail", elle a promis l'accomplissement "d'autres rêves" devant une
foule de plusieurs milliers de personnes venues des banlieues les plus
pauvres de Buenos Aires.
Habillée de blanc,
élégante et soigneusement maquillée comme à l'accoutumée, la première
Dame argentine a surtout vanté les mérites de son mari, restant plus
discrète sur la politique qu'elle entend mette en oeuvre.
Elle
a toutefois appelé au rassemblement de tous pour poursuivre la
politique de gauche mise en oeuvre par le président actuel, qui a
coïncidé avec un retour à la prospérité. Le Produit intérieur brut
(PIB) argentin a accumulé 45% de hausse depuis 2003 et la pauvreté a
reculé, même si de fortes inégalités subsistent encore. Autre ombre au
tableau, l'inflation a fait son retour en 2005 pour atteindre, selon
les économistes, entre 15% et 20% cette année.
Les
Argentins ont appris à connaître la sénatrice Cristina Fernandez,
engagée en politique depuis un quart de siècle, d'abord dans la
province de Santa Cruz (sud) dont est originaire M. Kirchner, puis au
niveau national. Autoritaire, elle peut être dure et cassante,
particulièrement à l'égard des journalistes dont elle fuit la présence,
tout comme son mari. Elle a pourtant consenti cette semaine à accorder
une série d'entretiens à des télévisions et radios argentines dans
lesquels elle s'est une nouvelle fois montrée avare de propositions,
préférant défendre le bilan de son époux.
Clôturant
elle aussi sa campagne jeudi soir, la députée chrétienne libérale Elisa
Carrio a promis à ses partisans qu'elle serait bien présente au second
tour, prévu si nécessaire le 25 novembre, en dépit des sondages qui la
placent loin derrière sa rivale avec au minimum 21 points d'écart.
Le
système électoral argentin donne la victoire dès le premier tour au
candidat ayant recueilli 45% des voix ou 40% des voix avec un écart de
10% minimum, une condition remplie jusqu'à présent par Cristina
Fernandez, si l'on en croit ces sondages.