Californie: la lutte contre les incendies qui ont fait 7 mor

Californie: la lutte contre les incendies qui ont fait 7 morts, progresse




Les
pompiers qui combattent depuis six jours une série d'incendies
dévastateurs qui ont fait sept morts en en Californie (ouest) ont
effectué vendredi de nouveaux progrès face aux feux de San Diego après
avoir maîtrisé les foyers près de Los Angeles.
Les
feux ont tué sept personnes, détruit 1.800 maisons et déplacé un
demi-million d'habitants de la région de San Diego, épicentre du
désastre dans le sud de l'Etat.
"Nous espérons
renverser la tendance très bientôt", a affirmé José Alvarez, des
services d'urgence du comté de San Diego, région où les flammes ont
occasionné pour un milliard de dollars de dégâts. Plus de 1.800 maisons
ont été détruites en Californie du sud, où neuf foyers étaient toujours
actifs.
En revanche, les températures avaient
considérablement baissé et les vents pris un rythme de brise, en
contraste avec le début de la semaine lorsque les flammes avaient
ravagé une superficie estimée vendredi à 2.000 km2 et provoqué
l'évacuation de 500.000 personnes. Sur les trois principaux feux dans
cette zone, le plus important était maîtrisé à 45% et les deux autres à
35% et 20%, des chiffres en nette hausse par rapport à la veille.
Alors
que des milliers d'évacués étaient autorisés à rentrer chez eux,
certains pour ne retrouver que des débris noircis, les autorités ont
fermé vendredi un stade, principal centre d'hébergement de la région.
Quelque 22.000 maisons restaient toutefois à la merci des flammes dans
le sud de l'Etat, de même que le célèbre observatoire astronomique du
mont Palomar autour duquel les pompiers ont débroussaillé par
précaution.
Le gouverneur de Californie,
Arnold Schwarzenegger, tout en prévenant que les incendies "ne sont pas
encore terminés", a une nouvelle fois promis vendredi l'aide de l'Etat.
"La première semaine était un sprint, mais la prochaine phase sera un
marathon. La question du suivi est très importante", a-t-il dit, avant
de détailler des mesures destinées à faciliter la reconstruction.
Si
l'hygrométrie devrait continuer à remonter samedi, un nouvel épisode
venteux et chaud est annoncé pour dimanche, ce qui risque de poser de
nouveaux soucis aux soldats du feu. Certains feux pourraient avoir été
déclenchés par des lignes électriques décrochées par le vent, tandis
que celui du comté d'Orange est attribué à un incendiaire par les
autorités qui ont offert une prime de 250.000 dollars pour le retrouver.
Le
chef des pompiers du comté a indiqué être à la recherche d'un pick-up
blanc conduit par une "personne à laquelle nous nous intéressons".
Les
sinistres figurent parmi les plus graves qu'ait connu l'Etat, où fin
2003, au moins 22 personnes avaient été tuées par des feux qui avaient
détruit 3.000 habitations et dévasté quelque 3.000 km2. Le bilan humain
s'établit à sept morts et 64 blessés, selon le bureau de M.
Schwarzenegger. Jeudi, six cadavres carbonisés ont été découverts, deux
dans une maison au nord de San Diego, apparemment des habitants qui
avaient refusé d'évacuer, et quatre, selon toute vraisemblance des
clandestins venus du Mexique, non loin de la frontière.
Les
milliers de personnes affectées à des degrés divers par les incendies
qui dévastent le sud de la Californie depuis près d'une semaine vont
souffrir pendant longtemps de ce traumatisme, préviennent des
psychologues et les autorités.
Mais alors que
les pompiers commencent à enregistrer des succès contre les flammes, le
plus difficile commence pour les sinistrés. "Chaque habitant du comté
de San Diego a été touché d'une façon ou d'une autre", remarque Daran
Osborne, porte-parole des pompiers dans la ville. "A l'heure actuelle,
nous sommes dans une période de transition vers un retour à la normale".
Transition,
pour ceux qui ont tout perdu, signifie souvent que les familles chez
qui ils ont trouvé refuge ne pourront pas les accueillir indéfiniment
ou que leurs salaires ne leur permettront pas de loger à l'hôtel. Ils
vont devoir décider de la prochaine étape de leur vie.
"Certains
sont dépassés, très tristes, stressés, en colère, impatients", note
Karen Hoganson, une responsable d'une unité de psychologues en
situation de crise employés par la Croix-Rouge, dont les membres sont
restés pendant la semaine aux côtés des déplacés hébergés dans le grand
stade Qualcomm de San Diego. "Ils se sentent seuls, parce que leur
maison était tout ce qu'ils possédaient", ajoute-t-elle. Quelque 75
psychologues de l'organisation humanitaire sont attendus dans les
prochaines semaines dans la région.
"Quand
vous réalisez que vous avez perdu votre maison, vous êtes assailli par
une tristesse énorme, un sentiment d'impuissance et de désespoir",
énonce Jeff Rowe, psychiatre en chef des services sanitaires de
l'enfance du comté de San Diego.
Parmi
d'autres séquelles, le sentiment de culpabilité pour ceux qui ont
survécu, un mélange de soulagement et d'anxiété de la part des gens qui
n'ont pas perdu leur maison, face à des voisins, des amis ou des
proches à qui c'est arrivé.
"Il faut les faire
passer graduellement d'un statut passif de victime à celui de quelqu'un
qui agit", en les impliquant par exemple dans des opérations de
volontariat, selon lui.