A toi !

par **@lex** Dim 2 Juil - 9:09

Tu ne l'étais pas vraiment
Mais je t'aimais comme tel
Parce que silencieusement
Dans ce vide existentiel
Tu avais pris subrepticement
Le rôle d'mon paternel.

Lundi matin, en pleine pétanque
Entre Jojo, René et puis Alain,
Tu t'es envolé sur cette rampe
Où il n'existe plus aucun chagrin.
Pas l'temps de te dire je t'aime
Encore une fois, une dernière fois
Plus l'temps d'siffler une verveine
Ou de te monter cet été ton bois.

Ce matin je me sens orpheline
Un pieu planté au coeur...
Ce coeur qui t'a lâché pardine
Au printemps du bonheur.

Serre-moi fort s'il te plait
Je ne veux pas tomber
Je veux tes yeux bleuets
Pour encore espérer.

Je veux me réveiller
Je veux encore rêver
Et entendre la source
Et rire sous la feuillée...

Tu aimais tant la vie
Même difficile pour toi
Tu avais gagné le paradis
Là-haut tout près d'un bois

Qui donc va nous faire rire
Qui sera là pour l'églantine?
Mauvaise blague de mourir
Sans tirer la courtine...

Natacha pleure avec moi
La mort d'une amie rose
On est bien peu de chose
Alors veille encore sur moi...

De là-haut tu peux tout
Et plus encore Parrain
Renverse les tabous,
Alerte les séraphins.

Me faut trouver des forces
Pour finir la bataille
Et lutter vaille que vaille
Dans cette peine atroce.

Dans ce vide que tu laisses
Dans ce combat inachevé
Protège-moi de la gerce
Des salauds et des allumés...

Des grignoteurs, des tueurs
Qui pour un peu d'argent
Du pouvoir sur les gens
Sèment sans répit le malheur.

Ils n'auront pas nos souvenirs
Ils n'auront même pas ta maison.
Ils n'auront que la honte au front
La poussière et le pire...

Je garde tes baisers, ton silence
Ta voix, tes maladresses d'aimer
Ton Auvergne, tes presciences
Nos balades et nos rires entremêlés.

Framboises, verveine et myrtilliers
Monts du Forez, vers moi accourez...
Hulotte familière, et toi petit bambi
Je serai là pour vous et pour lui, promis!