Asa dynamite le Bataclan

Asa dynamite le Bataclan

Encore peu connue malgré quelques morceaux calibrés pour la FM, Asa
a pourtant un répertoire déjà bien étoffé et une aisance scénique qui
n’a rien à envier aux plus grands. Hier soir au Bataclan, elle a joué
la plupart des titres de son premier album, intitulé sobrement... Asa.
Une musique conjuguée à tous les temps. De la soul, du raggae, du rock
parfois, du bues aussi... Inclassable mais imprégnée de tonalités africaines. Asa c’est un peu tout ça et un tempérament de feu qui se libère à travers sa musique.

Une
salle comble. Un public varié, de l’étudiant au cadre, de l’averti au
curieux, du jeune au retraité... Et Asa sur scène. Petite femme simple
accompagnée de quatre musiciens et d’une (magnifique) choriste.
D’entrée, elle met tout le monde d’accord, quelle voix ! Puissante
lorsque le rythme s’accélère, chaleureuse et douce lorsque la musique
le demande. Une alternance voulue par des titres aux ambiances variées.
"So Beautiful", dédié à sa mère, titre pourtant délicat est
entrecoupé de passages plus mouvementés sur lesquels le public se
laisse naturellement aller. Il faut dire qu’Asa met à l’aise. Si
d’habitude un artiste plombe l’ambiance en voulant trop parler entre
chaque chanson, les interventions de la chanteuse sont toujours un réel
bonheur. Un humour très visuel, une gestuelle magique et un rapport
avec le public immédiat. Asa va même jusqu’à faire monter sur scène
trois personnes afin qu’il puisse s’exprimer... en chantant. Mais c’est
toute la salle qui fredonne (sur "No One Knows"), chante (sur "Fire On The Mountain") puis crie (sur "Jailer")
tandis qu’Asa danse, portée par son batteur, très inspiré ! Nous sommes
conquis. Puis arrive la fin... Elle s’en va. On en redemande ! Le
Bataclan se lève (y compris le balcon s’il vous plait), tape du pied,
siffle, beugle... Asa revient et touchée nous exauce. Elle interprète
un titre de Nina Simone, un second de Bob Marley... puis se prend au jeu et rejoue devant une salle folle, "Fire On The Mountain" et "Jailer"
! La séparation est inévitable. Elle invite ses musiciens. Ils se
placent en ligne, saluent, une fois deux fois puis s’en vont.
Définitivement. Comblé, le public se dirige doucement vers la sortie.