Médine est profondément croyant, rappeur mais c’est avant tout un homme impliqué et respecté pour la sagesse qu’il distille malgré la virulence de ses propos. Provocateur car c’est une façon d’attirer l’attention, il est bien décidé à faire comprendre, par le biais de sa musique, que sa religion ne doit pas inspirer la panique et qu’en banlieue, il n’y a pas que des violeurs ou des terroristes. Mais aussi et surtout des jeunes qui étudient, travaillent et se construisent un avenir. Après deux albums, 11 Septembre et Jihad, Médine nous offre sa Don’T Panik Tape.

Sorti le 14 avril, le projet, dont le titre est un cri contre les frayeurs et les fantasmes de la société française face à la religion musulmane, regroupe une bonne partie de ses morceaux mais également du live et un documentaire qui permettra au public de découvrir ou redécouvrir cet homme qui à 24 ans seulement fait déjà preuve d’une maturité impressionnante. Loin du bling bling, de la phase facile et de la plainte continuelle il dépeint le monde et pointe du doigt les failles du système, le quotidien des gens, met en scène des drames afin d’illustrer certains moments clés de l’Histoire (il se documente sans cesse, étudie l’histoire, Massoud, Malcom X, la colonisation, les conflits mondiaux...) et revendique un rap qui tire les gens vers le haut. Une écriture léchée, des références précises, un charisme vocal évident font de Médine l’un des rappeurs les plus apprécié. Le ghetto approuve et les plus rétissants révisent leur jugement hâtif après écoute. Un regroupement de titres indispensables.

Et même s’il est difficile de choisir au sein de sa discographie, voici deux morceaux clipés, révélateur de l’état d’esprit du bonhomme et de son talent. L'école de la Vie et 11 Septembre.