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La tragédie de Cronstadt
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La tragédie de Cronstadt
La tragédie de Cronstadt
S’il y a une chose que les anarchistes reprochent aux bolcheviks en général et aux trotskystes en particulier, c’est bien l’écrasement du soulèvement de Cronstadt, en mars 1921.
Cronstadt était une base navale sur une île 30 km devant St Petersbourg qui domine l’embouchure de la Nieva. Les marins de Cronstadt - la ville en comportait plusieurs dizaines de milliers - furent parmi les héros de la révolution d’octobre 1917.
Après trois ans et demi de guerre civile, l’économie du pays était à bout de souffle. Ayant dû imposer le “communisme de guerre” - basé sur la réquisition - les bolcheviks se sont rendus compte qu’il fallait changer de système afin de permettre l’approvisionnement des villes et le fonctionnement de l’agriculture.
Déjà, à la fin du mois de février 1921, les travailleurs de Moscou et de St Petersbourg s’étaient révoltés contre l’absence de nourriture et de chauffage. Et puis Cronstadt a pris le relais. Une réunion regroupa 15.000 travailleurs qui soulevèrent une série de critiques plus ou moins justes du “communisme de guerre” et appelèrent à la création de “soviets sans communistes”.
Un nouveau soviet fut élu, et trois commissaires du gouvernement furent arrêtés, arrestation qui fut suivie par celle de 300 bolcheviks.
Le soviet, tenu largement par les anarchistes, refusa de rencontrer une délégation gouvernementale, espérant déclencher d’autres soulèvements dans d’autres villes.
Les bolcheviks étaient particulièrement inquiets car la guerre civile n’était pas terminée et Cronstadt pouvait menacer la sécurité du jeune État ouvrier si la garnison venait à l’aide - même temporairement - de la contre-révolution blanche.
Bien entendu, l’écrasante majorité des rebelles n’étaient pas des blancs.
Mais même Paul Avrich, historien de Cronstadt très favorable au soulèvement, souligne que le dirigeant de l’insurrection, Pétritchenko, écrira deux mois plus tard au Général Wrangel, dirigeant des armées contre-révolutionnaires que le mot d’ordre principal “Tout le pouvoir aux soviets et non aux partis” fut avancé comme une “manoeuvre politique commode” jusqu’à la défaite des bolcheviks.
Devant l’imminence de la fonte des glaces qui isolerait l’île et le refus répété du soviet de toute négociation, les bolcheviks ont dû agir rapidement.
De 2 au 18 mars ils ne cessent de chercher une sortie négociée, mélangeant - comme il le faut - promesses et menaces. Parmi ces dernières figure le malheureux tract diffusé par avion qui promettait, en cas de refus de se rendre qu’“on vous tirera comme des perdreaux”.
La question de Cronstadt fut discutée au Xème Congrès du Parti Bolchevik. L’unanimité fut telle qu’un quart des délégués - y compris ceux des deux oppositions - se portèrent volontaires pour l’assaut, devenu inévitable et prévu par un décret signé par Trotsky le 5 mars.
Le 18 mars, l’ordre est donné. L’assaut est réussit, le soulèvement est maté, sans triomphalisme.
Le bilan est lourd, d’abord chez les bolcheviks. Les seuls “perdreaux” tirés, ce furent les assaillants, cibles faciles sur la glace.
Toujours selon Avrich, 10.000 bolcheviks furent tués, contre 600 insurgés, même s’il y eut peut-être par la suite plusieurs centaines d’insurgés exécutés. Comment auraient dû agir les bolcheviks ? Pour les anarchistes, aveugles devant la guerre civile, il fallait à tout prix respecter la “démocratie ouvrière” de Cronstadt. Et celle du reste de l’URSS ? Comment accepter qu’en pleine guerre civile une base militaire aussi importante ne soit pas entre les mains du pouvoir central ? Pourquoi le soviet a-t-il refusé de négocier ? Pendant deux semaines il y avait la possibilité d’éviter la cata-strophe, ce sont les insurgés qui l’ont rejetée.
Les bolcheviks n’avaient pas d’autre choix, il fallait défendre la révolution face à la contre-révolution blanche et l’intervention impérialiste, il fallait payer ce prix, un prix terrible pour Cronstadt, et pour le parti bolchevik.
Trotsky - qui pendant toute cette période était à Moscou , et non en train de diriger l’assaut comme le croient certains anarchistes - écrira en 1938 :
“Je suis prêt à reconnaître que la guerre civile n’est pas une école d’humanité. Les idéalistes et les pacifistes accusent toujours la révolution de commettre des ‘excès’. Mais le point capital est que ces ‘excès’ découlent de la nature même de la révolution, laquelle n’est en elle-même qu’un ‘excès’ de l’histoire. Celui qui le désire peut rejeter sur cette base (dans de petits articles) la révolution en général. Je ne la rejette pas. Dans ce sens, je prends la pleine et entière responsabilité de la répression de la révolte de Cronstadt.”
S’il y a une chose que les anarchistes reprochent aux bolcheviks en général et aux trotskystes en particulier, c’est bien l’écrasement du soulèvement de Cronstadt, en mars 1921.
Cronstadt était une base navale sur une île 30 km devant St Petersbourg qui domine l’embouchure de la Nieva. Les marins de Cronstadt - la ville en comportait plusieurs dizaines de milliers - furent parmi les héros de la révolution d’octobre 1917.
Après trois ans et demi de guerre civile, l’économie du pays était à bout de souffle. Ayant dû imposer le “communisme de guerre” - basé sur la réquisition - les bolcheviks se sont rendus compte qu’il fallait changer de système afin de permettre l’approvisionnement des villes et le fonctionnement de l’agriculture.
Déjà, à la fin du mois de février 1921, les travailleurs de Moscou et de St Petersbourg s’étaient révoltés contre l’absence de nourriture et de chauffage. Et puis Cronstadt a pris le relais. Une réunion regroupa 15.000 travailleurs qui soulevèrent une série de critiques plus ou moins justes du “communisme de guerre” et appelèrent à la création de “soviets sans communistes”.
Un nouveau soviet fut élu, et trois commissaires du gouvernement furent arrêtés, arrestation qui fut suivie par celle de 300 bolcheviks.
Le soviet, tenu largement par les anarchistes, refusa de rencontrer une délégation gouvernementale, espérant déclencher d’autres soulèvements dans d’autres villes.
Les bolcheviks étaient particulièrement inquiets car la guerre civile n’était pas terminée et Cronstadt pouvait menacer la sécurité du jeune État ouvrier si la garnison venait à l’aide - même temporairement - de la contre-révolution blanche.
Bien entendu, l’écrasante majorité des rebelles n’étaient pas des blancs.
Mais même Paul Avrich, historien de Cronstadt très favorable au soulèvement, souligne que le dirigeant de l’insurrection, Pétritchenko, écrira deux mois plus tard au Général Wrangel, dirigeant des armées contre-révolutionnaires que le mot d’ordre principal “Tout le pouvoir aux soviets et non aux partis” fut avancé comme une “manoeuvre politique commode” jusqu’à la défaite des bolcheviks.
Devant l’imminence de la fonte des glaces qui isolerait l’île et le refus répété du soviet de toute négociation, les bolcheviks ont dû agir rapidement.
De 2 au 18 mars ils ne cessent de chercher une sortie négociée, mélangeant - comme il le faut - promesses et menaces. Parmi ces dernières figure le malheureux tract diffusé par avion qui promettait, en cas de refus de se rendre qu’“on vous tirera comme des perdreaux”.
La question de Cronstadt fut discutée au Xème Congrès du Parti Bolchevik. L’unanimité fut telle qu’un quart des délégués - y compris ceux des deux oppositions - se portèrent volontaires pour l’assaut, devenu inévitable et prévu par un décret signé par Trotsky le 5 mars.
Le 18 mars, l’ordre est donné. L’assaut est réussit, le soulèvement est maté, sans triomphalisme.
Le bilan est lourd, d’abord chez les bolcheviks. Les seuls “perdreaux” tirés, ce furent les assaillants, cibles faciles sur la glace.
Toujours selon Avrich, 10.000 bolcheviks furent tués, contre 600 insurgés, même s’il y eut peut-être par la suite plusieurs centaines d’insurgés exécutés. Comment auraient dû agir les bolcheviks ? Pour les anarchistes, aveugles devant la guerre civile, il fallait à tout prix respecter la “démocratie ouvrière” de Cronstadt. Et celle du reste de l’URSS ? Comment accepter qu’en pleine guerre civile une base militaire aussi importante ne soit pas entre les mains du pouvoir central ? Pourquoi le soviet a-t-il refusé de négocier ? Pendant deux semaines il y avait la possibilité d’éviter la cata-strophe, ce sont les insurgés qui l’ont rejetée.
Les bolcheviks n’avaient pas d’autre choix, il fallait défendre la révolution face à la contre-révolution blanche et l’intervention impérialiste, il fallait payer ce prix, un prix terrible pour Cronstadt, et pour le parti bolchevik.
Trotsky - qui pendant toute cette période était à Moscou , et non en train de diriger l’assaut comme le croient certains anarchistes - écrira en 1938 :
“Je suis prêt à reconnaître que la guerre civile n’est pas une école d’humanité. Les idéalistes et les pacifistes accusent toujours la révolution de commettre des ‘excès’. Mais le point capital est que ces ‘excès’ découlent de la nature même de la révolution, laquelle n’est en elle-même qu’un ‘excès’ de l’histoire. Celui qui le désire peut rejeter sur cette base (dans de petits articles) la révolution en général. Je ne la rejette pas. Dans ce sens, je prends la pleine et entière responsabilité de la répression de la révolte de Cronstadt.”
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