Les Chinois marquent le Nouvel an sous les feux d'artifice

Les Chinois marquent le Nouvel an sous les feux d'artifice


PEKIN (Reuters) - Des explosions
assourdissantes accompagnées de nuages de fumée ont retenti à travers
Pékin samedi à minuit, les habitants de la capitale chinoise marquant
ainsi avec exubérance le début du Nouvel an lunaire et entérinant la
fin d'une longue interdiction des feux d'artifice.

Gerbes lumineuses et pétards ont alterné aux intersections pour saluer l'année du Cochon, qui succède à celle du Chien.
"Durant l'année du Cochon, j'espère que
je deviendrai vraiment riche, que je serai plein de joie et en bonne
santé", déclarait Deng Yu, employé de bureau visiblement heureux de se
plonger dans la cacophonie ambiante avec ses amis près des Tours de la
Cloche et du Tambour de Pékin.
"J'espère aussi que mes parents resteront
en bonne forme et que mes amis - tous mes amis dans le monde - pourront
vivre heureux et en paix."
Les villes chinoises ont progressivement
allégé les restrictions qui affectaient les feux d'artifice depuis plus
d'une décennie en raison des risques d'incendies et d'accidents. C'est
la première année qu'ils sont autorisés dans l'ensemble de la capitale.
La ville de Pékin a recruté 20.000
personnes pour balayer les rues jonchées de débris de pétards et de
feux d'artifice, qui formaient des couches de plusieurs centimètres
d'épaisseur dans certains quartiers.

DES VOEUX PAR SMS

Le volume de SMS
envoyés a augmenté de 40%, un nombre croissant de Chinois ayant opté
pour cette manière de se souhaiter une prospère année du Cochon d'or.
Une année d'or intervient tous les soixante ans. Les enfants nés sous
ces auspices sont censés avoir une vie facile et prospère.
Dimanche, premier jour de la nouvelle
année, environ 40.000 personnes ont afflué au plus grand temple taoïste
pour brûler de l'encens et exprimer un voeu. On observe un retour des
pratiques religieuses, que les autorités communistes ont tenté
d'interdire ou de reléguer au rang de "superstitions féodales" pendant
des décennies.
Selon un récent sondage de l'East China
Normal University de Shanghai, près d'un tiers des Chinois - soit
environ 300 millions de personnes - seraient croyants. Mais la plupart
de ceux qui étaient alignés au temple de Baiyun, construit en 1224, se
montraient avant tout pragmatiques.
"J'espère connaître le bonheur et voir
mes rêves se réaliser. Mais quant à savoir si je suis croyant (...) du
moment que mon voeu est exaucé, cela me suffit", confiait Ling Bencui,
qui attendait de voir brûler son encens.
Le Nouvel an chinois s'accompagne du plus
grand mouvement de population du monde, des millions de travailleurs se
bousculant pour prendre le train ou le car et aller fêter l'événement
en famille. Cette année, les Chinois effectueront collectivement 2,2
milliards de voyages.