Le cinéma africain se réunit à Ouagadougou pour le 20e Fespa

Le cinéma africain se réunit à Ouagadougou pour le 20e Fespaco


Par Boureima HAMA




OUAGADOUGOU (AFP) - La 20e édition du
Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou
(Fespaco) s'est ouverte samedi dans la capitale du Burkina Faso, qui
devient aussi jusqu'au 3 mars celle du septième art africain.
Le Fespaco, qui a lieu tous les deux ans, est le plus grand rendez-vous du genre sur le continent.
Au stade du 4-Août de Ouagadougou, plus de
40.000 personnes ont assisté à la cérémonie d'ouverture de cette
manifestation, consacrée cette année au thème du "cinéma africain" et
de la "diversité culturelle", ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le coup d'envoi a été donné par le chef de
l'Etat burkinabè Blaise Compaoré, accompagné par le secrétaire général
de la Francophonie Abdou Diouf et le musicien camerounais Manu Dibango,
président d'honneur du festival.
"Le cinéma, à travers toutes ses
déclinaisons, est une manière de nous faire découvrir des horizons et
des modes de vie différents", a déclaré la ministre burkinabè de la
Culture Aline Koala.
Le délégué général du Fespaco, Baba Hama, a loué pour sa part "la qualité" des films
en compétition, estimant qu'ils "collent aux réalités et au vécu
quotidien des populations africaines", souvent victimes de la pauvreté,
des maladies ou des conflits.
L'affiche comporte 207 films
toutes catégories confondues - contre 170 à l'édition 2005 -, dont plus
de 80 oeuvres de la sélection officielle, prétendant à la vingtaine de
prix décernés par le festival, notamment le très convoité Etalon d'or
de Yennenga.
Trois films
étaient projetés dans la soirée lors du gala d'ouverture: Faro, la
reine des eaux, du réalisateur malien Salif Traoré, Faraw, de son
compatriote Abdoulaye Ascofaré, et Bin el-Widyene (Par-delà les
rivières) du Tunisien Khaled W. Barsaoui.
Parmi les films en compétition, figurent 20 longs métrages, 16 courts métrages et 15 documentaires.
"Tsotsi" de Gavin Hood, Oscar 2006 de la
meilleure production en langue étrangère, est un des deux longs
métrages en compétition pour l'Afrique du Sud, d'où est originaire le
film lauréat du grand prix de la dernière édition, "Drum", de Zola
Maseko.
Loin de la crise qui la secoue, la Guinée est en lice avec trois longs métrages, dont "Il va pleuvoir sur Conakry" de Cheick Fantamadi Camara.
Le Burkina Faso, pays hôte, aligne aussi
trois longs métrages: "Code Phénix" de Boubacar Diallo, "Djanta" de
Tahirou Tasséré Ouédraogo et "Le Monde est un ballet" d'Issa Traoré.
Le Tchad est en compétition avec deux
longs métrages dont "Daratt" de Mahamat Saleh Haouroun, prix spécial du
jury du dernier festival de Venise.
Le Bénin, le Mali, le Cameroun, la République démocratique du Congo (RDC), le Nigeria, le Sénégal, l'Algérie, la Tunisie, le Gabon et le Maroc
présentent chacun un long métrage tandis que la Mauritanie, lauréate du
grand prix de l'édition 2003 avec "Hèrèmakono" de Abderrahmane Sissako,
fait figure de grande absente.
Le 20e Fespaco, qui réunit plus de 3.000
professionnels, consacrera aussi une rétrospective au cinéma malien, et
mettra un accent particulier sur le septième art marocain et des
documentaires sud-africains.
Pendant la cérémonie d'ouverture, marquée par un concert de "stars" de la musique
burkinabè mais aussi un ballet de danseurs polynésiens, un hommage a
été rendu à des cinéastes disparus, dont l'Ivoirien Henri Duparc,
réalisateur du Bal Poussière, le Nigérien Oumarou Ganda (Wazou
polygame) ou le Sénégalais Djibril Diop Mambéty (Hyènes).