Quatre morts dans un raid à Gaza, Israël menace la direction

Quatre morts dans un raid à Gaza, Israël menace la direction du Hamas






GAZA
(AFP) - Quatre membres d'un groupe armé palestinien ont été tués lundi
dans la bande de Gaza dans un nouveau raid aérien mené par Israël qui a
menacé de décapiter la direction du mouvement islamiste Hamas.
Moscou a jugé lundi "excessifs" et "disproportionnés" les raids israéliens de ces derniers jours contre les Territoires palestiniens dont ont été victimes des civils, dans un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

Les quatre tués appartenaient au Jihad
islamique, une autre organisation radicale. Ils ont péri lorsque un
appareil de l'armée de l'air israélienne a visé leur voiture qui
circulait à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza.
Un porte-parole militaire a confirmé le
raid, affirmant que les personnes visées étaient impliquées dans la
fabrication de roquettes artisanales tirées contre Israël.

Cette dernière attaque est survenue quelques heures après deux autres raids qui ont fait neuf morts à Gaza dimanche soir et dans la nuit.
Les dernières victimes portent à 36 le nombre de Palestiniens tués dans des attaques israélienne depuis mercredi dans la bande de Gaza, dont 25 combattants et 11 civils.

Le Premier ministre palestinien issu du Hamas Ismaïl Haniyeh a participé dans une mosquée de Gaza
à la prière funèbre organisée pour les neuf victimes de la veille, dont
huit ont péri dans un raid contre la maison d'un chef du groupe
islamiste, le député Khalil Al-Haya.
Avant la prière, des centaines de
sympathisants du Hamas, dont des hommes armés tirant des rafales en
l'air, ont accompagné les neuf dépouilles jusqu'à la mosquée depuis le
principal hôpital de Gaza, au milieu d'appels à la vengeance.

Israël,
dont le cabinet de sécurité a donné dimanche le feu vert à l'armée pour
intensifier ses opérations destinées à mettre un terme aux tirs
palestiniens de roquettes en provenance de la bande de Gaza, a encore
haussé le ton lundi en menaçant d'éliminer M. Haniyeh et Khaled
Mechaal, le numéro un du Hamas qui vit en exil à Damas.
Le ministre de la Sécurité Avi Dichter,
membre du cabinet de sécurité a ainsi qualifié Khaled Mechaal de "cible
plus que légitime". "Je suis persuadé qu'à la première occasion, nous
nous débarrasserons de lui", a proclamé M. Dichter à la radio militaire.
Israël
avait tenté d'empoisonner Khaled Mechaal en 1997 à Amman, mais
l'opération menée par le Mossad, les services de renseignements
israéliens, avait échoué.
"Si Haniyeh fait partie de ceux qui
donnent des ordres pour commettre des attentats, cela fait de lui une
cible légitime", a ajouté M. Dichter.
"Si le Hamas poursuit ses tirs, les
membres de la direction politique de ce mouvement feront leur entrée
dans notre liste de cibles", a enchéri Gideon Ezra, ministre de
l'Environnement.
Miri Eisin, la porte-parole du Premier ministre Ehud Olmert, a pour sa part maintenu un certain flou. "Tous ceux qui sont impliqués dans le terrorisme,
sont dans le collimateur, y compris ceux qui se présentent comme des
responsables politiques", s'est-elle bornée à affirmer à l'AFP.
Réagissant aux menaces israéliennes, un
responsable du bureau politique du Hamas basé à Damas, a affirmé que
son mouvement était "habitué" aux éliminations israéliennes et prenait
des mesures préventives.
"Cela n'est pas nouveau. Nous sommes habitués à ces menaces. C'est une politique israélienne qui vise les dirigeants palestiniens depuis 1948", date de la création de l'Etat hébreu, a affirmé à l'AFP Moussa Abou Marzouk.
Selon lui "des mesures de prévention ont été prises". "Il s'agit d'une bataille ouverte" avec Israël, a-t-il ajouté.
En dépit de l'intensification des attaques
aériennes, les responsables israéliens ont en revanche écarté pour
l'heure une opération terrestre d'envergure à Gaza.
Entre-temps, quatre nouvelles roquettes ont été tirées lundi matin à partir de la bande de Gaza
et deux d'entre elles se sont abattues dans le sud d'Israël, sans faire
ni victime ni dégâts, a indiqué un porte-parole militaire.