Le jour de gloire!

De Sports.fr

Mené deux sets à rien, Richard Gasquet a réussi vendredi l'énorme
performance de venir à bout d'Andy Roddick pour l'emporter (4-6, 4-6,
7-6, 7-6, 8-6). Le Biterrois se qualifie ainsi pour les demi-finales de
Wimbledon où il retrouvera Roger Federer. La victoire de Gasquet
s'inscrit dans une journée faste pour le tennis français qui avait vu
un peu plus tôt un autre exploit, signé celui-là de Marion Bartoli. En
faisant chuter Justine Henin (1-6, 7-5, 6-1), Bartoli jouera le titre
samedi face à Venus Williams.

Richard Gasquet a démontré un mental d'acier.

Un
phénomène étrange avait gagné Londres ce vendredi. Etait-ce la venue du
Tour de France cycliste, dont l'édition 2007 s'élancera samedi pour la
première fois de la capitale anglaise, et qui avait peut-être perturbé
les habitudes britanniques ? Ou encore le fait que la pluie avait enfin
épargné les courts de Wimbledon ? Rien de tout cela. Ce 6 juillet fut
marqué par l'extraordinaire performance de Marion Bartoli, qui a fait
chuter la numéro un mondiale pour s'offrir une place en finale, imitée
un peu plus tard par celle de Richard Gasquet, auteur d'un retournement
de situation comme jamais il n'en avait réussi dans sa carrière.



Rarement, le tennis français avait procuré de telles émotions le même
jour, à une heure d'intervalle. Et ce vendredi, à quelques mètres de
distance, les deux derniers représentants tricolores sur le gazon
anglais en 2007 ont vécu un scénario quasi identique. Comme Bartoli,
Richard Gasquet a d'abord cru que l'affaire était très mal engagée
voire définitivement pliée quand Andy Roddick boucla les deux premières
manches (6-4, 6-4) avant de breaker à l'entame de la troisième ! Et
comme Bartoli, le Biterrois a réussi ce que l'on avait raison à ce
moment de la partie de considérer comme impensable: remporter le match.
Et à l'image de Justine Henin un peu plus tôt face à la Française,
Roddick commença à s'agacer, à montrer des signes de fébrilité bien
inhabituels pour un joueur de son rang. La faute à la qualité de jeu de
son adversaire.



Gasquet, roi du passing



Alors, petit à petit, l'inaccessible rêve devint réalité pour un
Richard Gasquet qui jamais dans sa carrière n'avait remporté un match
en étant mené deux manches à zéro. Il était peut-être écrit que la
réussite allait enfin lui sourire cette année, dans le plus grand
tournoi du monde, pour sa première participation à un quart de finale
du Grand Chelem. Poussé par un public de plus en plus enthousiaste à
voir se démener deux lions dans l'arène, trop fiers pour lâcher le
moindre point, le numéro un français réussissait d'abord dans cette
troisième manche à débreaker pour revenir à 4-4 avant de remporter le
set de l'espoir au jeu décisif 7 points à 2. Pas de break dans la
manche suivante mais l'élève d'Eric Deblicker connut la même issue
heureuse, toujours aussi facilement (7 points à 3).



La même intensité et la même volonté des deux hommes de ne rien céder,
offrirent ensuite un final des plus tendus à la limite du respirable
pour les supporters des deux camps. Celui de Gasquet pouvait alors
exulter lorsque ce dernier prit pour la dernière fois le service de
l'Américain sur la première de ses deux balles de match et encore grâce
à un passing (8-6).



Roddick ne jouera donc pas une troisième finale à Wimbledon, après 2004
et 2005, et Gasquet s'en ira samedi sans aucun complexe, mais peut-être
avec de lourdes jambes, défier un Roger Federer qu'il a déjà battu.
Alors la belle aventure pourrait continuer. En attendant, Gasquet est
entré ce 6 juillet dans la cour des grands. Et ceci n'a rien d'un
étrange phénomène.