Grèce: 49 morts dans des incendies particulièrement meurtrie

Grèce: 49 morts dans des incendies particulièrement meurtriers




Le
bilan des violents incendies qui ravagent le Péloponnèse, dans le sud
de la Grèce, s'est alourdi samedi soir à 49 morts, alors que les feux
poursuivaient leur progression, menaçant aussi le sud de l'île d'Eubée.
La Grèce n'a pas connu d'incendies aussi meurtriers depuis des décennies.
Le
Premier ministre Costas Caramanlis a décrété l'état d'urgence dans tout
le pays "afin de mobiliser tous les moyens et toutes les forces pour
arrêter le mal (...) et rendre plus efficace l'action visant à panser
les plaies".
Dans un message à la nation, il a
annoncé une série de mesures immédiates comprenant des aides
financières et en logement aux populations sinistrées, et des mesures
contre la spéculation immobilière. Il a aussi souligné sa détermination
à punir les éventuels incendiaires.
Les
pompiers ont déjà évoqué plusieurs pistes criminelles, relevant
notamment que 22 foyers avaient démarré vendredi après la tombée de la
nuit. Quatre personnes, soupçonnées d'incendie volontaire, ont été
arrêtées samedi.
Le gouvernement a décrété un deuil national de trois jours à partir de samedi.
Trente-neuf
personnes, dont une mère de famille et ses quatre enfants âgés de 5 à
15 ans, ainsi que trois autres enfants ont succombé dans la région de
Zacharo, village de l'ouest de la péninsule.
Dans
l'après-midi, les autorités ont annoncé la découverte de quatre corps
dans le secteur de Léondari, près de Mégalopolis en Arcadie.
Six
autres personnes, dont quatre vacanciers et un pompier volontaire,
avaient trouvé la mort vendredi près d'Aréopolis dans le Magne (sud).
Les
secouristes ont retrouvé deux groupes de personnes carbonisées sur des
routes proches de Zacharo, dans une zone escarpée, peuplée surtout de
personnes âgées en hiver, qui accueillent familles et enfants l'été.
Samedi
à la mi-journée, les flammes attisées par des vents violents ont repris
leur progression dans la région, où l'évacuation a été ordonnée pour
une dizaine de localités, selon les pompiers.
Dans
le village de Smerno, où des habitants restaient regroupés sur place,
des maisons brûlaient dans l'après-midi, selon une photographe de l'AFP.
Plus
de 800 pompiers assistés d'environ 400 soldats et soutenus par onze
avions bombardiers d'eau et sept hélicoptères luttaient contre les
flammes dans ce secteur et sur un autre front dans le centre du
Péloponnèse, près de Mégalopolis, où plusieurs villages ont été évacués.
Des
victimes "ont peut-être tardé" à fuir, a relevé le porte-parole du
gouvernement, Evangélos Antonaros. Les pompiers ont toutefois reconnu
n'avoir pas pu atteindre à temps toutes les zones menacées.
A
la suite d'un appel à l'aide d'Athènes à l'Union européenne, quatre
avions Canadair français et 60 pompiers spécialisés, ainsi qu'un
Canadair italien étaient attendus sur place samedi. L'Espagne et la
Suède doivent aussi envoyer des avions, tandis que l'Allemagne, la
Norvège et Israël ont proposé des hélicoptères. Chypre a envoyé des
véhicules et 30 pompiers.
Par ailleurs, un
violent incendie s'est déclaré à la mi-journée sur le mont Hymette,
au-dessus d'Athènes, mais il a été circonscrit dans l'après-midi. Un
couvent a été évacué. Un autre feu a éclaté dans la région de Kératéa,
au nord-est de la capitale, et s'est propagé vers la station balnéaire
de Lagonissi.
Un dernier front préoccupait les
pompiers depuis vendredi soir dans le sud-ouest de l'île d'Eubée
(nord-est d'Athènes) où les habitants de quatre localités balnéaires
ont été appelés à partir et d'où 300 personnes ont été évacués par
bateau.
Au total, une centaine de foyers d'incendie continuaient dans le pays samedi.
Alors
que la Grèce se prépare à des élections législatives anticipées le 16
septembre, les partis d'opposition se sont abstenus de polémiquer sur
l'efficacité des secours. Tous les meetings électoraux ont été reportés.