Entendu dans Clearstream, Villepin juge "irréprochable&

Entendu dans Clearstream, Villepin juge "irréprochable" le rôle de l'Etat




L'ex-Premier
ministre Dominique de Villepin a été à nouveau entendu jeudi par les
juges de l'affaire Clearstream , un dossier dans lequel il conteste
toute implication, et qui a selon lui été géré de façon "irréprochable"
par l'Etat.
Accompagné de ses deux avocats,
Mes Olivier d'Antin et Luc Brossollet, M. de Villepin, vêtu d'un
costume gris anthracite et d'une cravate bleue, est arrivé à 09H55 au
pôle financier du palais de justice de Paris.
Dans
une courte déclaration à la presse, il a expliqué avoir indiqué aux
magistrats lors de sa précédente audition sur son rôle présumé dans
l'affaire Clearstream, le 13 septembre, qu'"il ne s'agissait pas d'une
affaire politique mais d'une affaire internationale et industrielle".
"J'expliquerai
lors de cette audition que, dès lors que cette affaire a eu des
développements médiatiques, la réponse qui a été celle du gouvernement
et de la présidence de la République a été la meilleure possible. Je
crois que la réaction, la réponse de l'Etat a été irréprochable, c'est
ce que je vais expliquer aux magistrats", a ajouté celui qui était
alors ministre des Affaires étrangères puis de l'Intérieur.
M.
de Villepin est poursuivi depuis le 27 juillet pour "complicité de
dénonciation calomnieuse, recel de vol et d'abus de confiance et
complicité d'usage de faux".
Les juges
Jean-Marie d'Huy et Henri Pons le soupçonnent d'avoir participé à une
tentative de déstabilisation de l'actuel chef de l'Etat, Nicolas
Sarkozy, partie civile dans le dossier. Cette manipulation consistait à
dénoncer la présence de personnalités, dont Nicolas Sarkozy, par le
biais d'un faux listing bancaire de la chambre de compensation
luxembourgeoise Clearstream.
Lors de son
audition en septembre, Dominique de Villepin s'est expliqué sur son
rôle entre janvier et le printemps 2004 et a démenti les déclarations
de Jean-Louis Gergorin --un ex-vice président d'EADS lui aussi mis en
examen-- selon lesquelles il lui aurait demandé courant avril de
transmettre le fameux listing au juge Renaud van Ruymbeke.
Ces
déclarations et des notes retrouvées sur l'ordinateur du général
Philippe Rondot --témoin clef de cette affaire à qui il dit avoir
confié une "mission d'évaluation"-- fondent pour partie les poursuites
contre l'ex-Premier ministre.
Mercredi, dans
une nouvelle note de 19 pages accompagnée d'une vingtaine d'annexes,
Dominique de Villepin explique son rôle à partir du moment où l'affaire
est révélée dans la presse début juillet 2004.
Dans
cette note que l'AFP a pu consulter, il détaille notamment dans quelles
conditions il a saisi la Direction de la surveillance du territoire
(DST) pour enquêter sur cette affaire.
Cette
saisine a été effectuée, selon lui, en toute transparence, le président
de la République Jacques Chirac et le Premier ministre Jean-Pierre
Raffarin étant tenus informés des développements du dossier.
Il
se défend également de toute action parallèle: le général Rondot, à qui
il avait confié une "mission d'évaluation" en janvier et qui ne lui
avait depuis pas rendu compte, devait désormais se mettre en rapport
avec la DST en cas d'éléments nouveaux, affirme-t-il.
L'enquête de la DST, écrit-il dans sa note, a montré "très vite" qu'il y avait des "doutes" sur la véracité des listings.
Mais
ces doutes "n'ont été étayés que plus tard", ajoute-t-il, soulignant
que "les informations de la DST rest(aient) prudentes".